Plaire, aimer et courir vite au Festival Image+Nation

Il y avait foule au Cinéma Impérial le 22 novembre, à l’occasion de la soirée d’ouverture de la 31e édition du festival image+nation. C’est Plaire, aimer et courir vite, le nouveau film du réalisateur français Christophe Honoré, qui a été choisi pour lancer les festivités.

Plaire, aimer et courir vite image+nation

Photo : gracieuseté image+nation

Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes plus tôt cette année, le film a récolté de très bonnes critiques de la presse française. Mentionnons également que l’an dernier, les organisatrices avaient sélectionné le superbe long-métrage Call Me by Your Name, nominé aux Oscars 2018 dans plusieurs catégories (dont celle du Meilleur film), pour cet événement. Les attentes étaient élevées!

Plaire, aimer et courir vite présente un amour atypique: celui d’Arthur, un jeune étudiant breton, et de Jacques, un écrivain parisien plus âgé et atteint du sida. Le temps d’un été, ils apprennent à se découvrir et à s’aimer à vitesse grand V, puisque les jours de Jacques sont comptés. Cette fulgurante passion se voit à maintes reprises entravée, tant par leur éloignement physique que par la distance émotionnelle que Jacques cherche à maintenir avec son amant – en témoigne le vouvoiement qu’il emploie à son égard, alors que le jeune homme, lui, le tutoie. Le dilemme est néanmoins compréhensible: alors que l’un débute dans la vie, l’autre achève la sienne; Arthur s’investit avec fougue dans tout ce qu’il entreprend, tandis que Jacques aborde son quotidien (et cette nouvelle relation) avec beaucoup plus de réserve.

Cependant, les sentiments qu’il éprouve pour son amant le ramène sans cesse vers lui, en dépit du détachement dont il essaie de faire preuve, trahissant sa peur d’être rejeté. Un long tango s’ensuit entre les deux hommes, ponctués de nombreux solos (au final, on les voit plus souvent séparés qu’ensemble, ce qui est un peu dommage). Le film donne lieu à plusieurs moments d’allégresse, portés par le romantisme spontané d’Arthur, dont l’optimisme fait du bien à l’âme, et les conversations pleines d’esprit et de répartie des deux hommes.

Malgré la fatalité du sujet, le film s’avère bel et bien une comédie, certes dramatique, mais qui fait rire et s’attendrir. L’interprétation tout en finesse de Vincent Lacoste et de Pierre Deladonchamps, qui incarnent respectivement Arthur et Jacques, joue dans cet évitement du pathos. La chimie palpable entre les deux acteurs donne envie d’en voir plus, tout comme celle entre Pierre Deladonchamps et Denis Podalydès (formidable dans son rôle de meilleur ami ronchon, mais hyper protecteur).

Mentionnons que l’histoire de Plaire, aimer et courir vite se déroule en 1990, avec de nombreuses références culturelles à cette époque. Un incontournable pour les nostalgiques du tourne-disque, des lettres manuscrites envoyées par la poste et de l’attente interminable dans une cabine téléphonique.

Pour plus de suggestions de films à voir cette année au festival image+nation, consultez l’article que j’ai écrit sur le sujet!

Le festival image+nation se déroule jusqu’au 2 décembre. Pour l’horaire complet et l’achat de billets : www.image-nation.org.

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